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Photo du rédacteurMalory Le Poittevin

Accompagnement de Violette


Le Contexte


Cette illustration est issue de mon expérience actuelle au sein de mon entreprise individuelle, en tant qu’éducatrice spécialisée indépendante. Afin de préserver l’identité des personnes citées et dans un souci de confidentialité, les noms et prénoms de celles-ci ont été modifiés.

Dans la pratique professionnelle des travailleurs sociaux, nombreuses sont les lois qui régissent nos cadres de travail. En tant qu’indépendante, je n’y suis pas directement soumise mais c’est pour moi une ligne de conduite pour que mon activité soit respectueuse des attentes réglementaires.

La loi 2002-2, rénovant l’action sociale et médico-sociale, est l’une d’elle. Elle a pour objectif de rappeler, préciser et organiser les droits et l’accès à ces droits pour les personnes accueillies dans des établissements sociaux et médico-sociaux. Les différentes formes de projets sont des moyens afin d’y parvenir :

  • Le projet institutionnel ;

  • Le projet d’établissement ;

  • Le projet d’accompagnement personnalisé ou individuel ; un projet pour chaque personne accompagnée

  • Les projets d’activités et de sorties qui sont un moyen pour parvenir à la réalisation des objectifs définis dans les projets individuels.

Dans sa pratique professionnelle, un éducateur spécialisé participe à la conception de nombreux projets, il est aussi à l’initiative de certains.


Aujourd’hui, je souhaite vous présenter Violette et une partie de son projet individualisé.



La Présentation


Violette est une jeune femme de moins de 30 ans au moment où j’écris. Elle vit seule dans une maison située à quelques pas d’un bourg avec de nombreux services (boulangerie, grande surface, coiffeur, maison des services publics, transport en commun…)

Violette est une femme décrite par ses proches comme quelqu’un de « déterminée ». Elle présente un trouble du spectre autistique (TSA), plus précisément un « autisme asperger » ou « haut potentiel ». A cela s’ajoutent des troubles dys- comme la dyspraxie. Violette a donc des difficultés liées aux relations sociales, aux stimulations sensorielles (sensibilité aux bruits, au toucher…) mais aussi pour se repérer dans l’espace et le temps par exemple. C’est une femme intelligente passionnée par la nature et les troubles neuro-développementaux.


Ses parents sont présents dans le quotidien de leur fille. Son père vient régulièrement à son domicile pour effectuer les petites réparations ou rendre service. Sa mère travaille depuis de nombreuses années auprès de personnes avec TSA et est donc sensibilisée professionnellement aux spécificités de ce public. Mais on ne peut pas être un professionnel pour son proche, dans l’intérêt de la relation familiale qu’il existe ici entre une mère et sa fille. Violette a également une sœur, et des neveux et nièces. Les membres de la famille semblent proches les uns des autres, et ils sont soucieux du bien-être de Violette.


Le Projet


Au quotidien, Violette souhaite développer son autonomie. Dans ce cadre, la famille a su l’aider et faire appel à différents professionnels pour l’accompagner. Aussi, Violette souhaiterait être utile à la société et se tourner vers les autres malgré ses troubles. En tant qu’éducatrice spécialisée, j’ai travaillé avec Violette pour connaître et déterminer plus précisément ses forces, ses rêves, ses besoins afin de préciser les axes de travail. C’est cela que je souhaite vous présenter…


A long terme, le projet de Violette est de travailler dans une ferme respectueuse de l’environnement et des animaux ayant des valeurs de partage et de fraternité. C’est un rêve que je me dois de soutenir en lui permettant de projeter cet idéal dans la réalité. Ensemble, nous échangeons sur les objectifs à fixer pour tendre vers ce projet de vie. Les objectifs doivent être précis et concrets, mesurables dans un temps donné, atteignables et réalistes.


Parmi eux, comme souvent, il y a le besoin d’acquérir une autonomie dans les déplacements. Pour Violette, c'est apprendre à prendre le bus seule. Pour être plus précise, cela se décompose en plusieurs étapes que Violette fera progressivement seule comme :

  • organiser la sortie en repérant les horaires de bus,

  • prévoir ce dont elle a besoin (carte de paiement, téléphone portable, casque antibruit…),

  • repérer les arrêts de bus et le temps nécessaire pour y accéder

  • apprendre à s’orienter dans une ville peu connue (…)

En tant qu’éducatrice spécialisée, je suis un appui, je dois pouvoir la rassurer, être à l’écoute, lui permettre de prendre ses points de repères et de trouver les stratégies qui lui permettront de réaliser ses tâches seules.


Pour cela, en amont, afin de faciliter le parcours de Violette, je dois me plonger dans le réseau de Cap Cotentin : une offre de transport en commun sur le Cotentin plutôt large, complétée par le « Cap à la demande ». Un réseau qui reste complexe en cette période de travaux… Alors je m’y penche sérieusement pour accompagner Violette et d’autres personnes ayant des besoins similaires sans pour autant avoir les mêmes particularités. S’adapter c’est aussi ça le travail d’une éducatrice spécialisée indépendante.




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